Les types d’amortissement : que choisir ?

Si une entreprise achète un bien, comme une voiture ou des meubles, l’amortissement représente la perte ou la diminution de la valeur de ce bien en raison de son utilisation régulière. Pour compenser cela, cette dépréciation de valeur va être reportée sur les résultats comptables de l’entreprise. Mais parmi les types d’amortissement, lequel est le plus avantageux ? Les experts de Legalvision vous répondent. Vous trouverez ci-dessous un résumé des points essentiels à retenir :

Les  types d’amortissement : principes

L’amortissement linéaire : modalités et avantages

La méthode d’amortissement dégressif : utilisation et atouts

Les autres types d’amortissement

 

Les types d’amortissement : principes

Avant d’étudier les types d’amortissement, il est important de connaître les principes de base de cette pratique comptable.

Définition simple de l’amortissement

L’amortissement peut être défini comme étant une technique comptable étalant le coût d’un bien sur sa durée d’utilisation. L’amortissement est déduit chaque année des bénéfices de l’entreprise.

Les médecins ou avocats peuvent aussi se prévaloir de ce système d’amortissement étant donné leur qualité de profession libérale.

Entre les types d’amortissement existants, le choix de la méthode d’amortissement est libre, sauf dans des cas rares ou la loi impose un type en particulier.

L’importance de la durée d’immobilisation pour établir un plan comptable l’amortissement

En principe, l’amortissement comptable concerne tous les biens immobilisés appartenant à l’entreprise. Elle représente la dépréciation du bien pendant une durée déterminée par la législation. Des conditions strictes doivent être respectées pour qu’un bien puisse faire l’objet d’un amortissement. Il doit avoir été utilisé de manière constante  pendant un an  et avoir une valeur supérieure hors taxes de 500 euros. Les biens dont la valeur nette est inférieure à 500 euros sont exclu d’office de l’amortissement.

Pour déterminer la durée de vie pour chaque immobilisation, c’est le plan comptable général qui a posé les principes. Ainsi, pour les biens ou immobilisations incorporelles comme les licences ou brevets, la durée est de 5 ans.

Les aménagements ont une durée d’immobilisation plus longue qui peut atteindre 20 ans.

Quant au matériel de transport, par exemple les véhicules ou les machines, elle est supérieure à 6 ans. Ils font partie des immobilisations corporelles au même titre que les matériels informatiques qui ont une durée d’immobilisation courte de 3 ans en moyenne.

Cependant, il est important de souligner qu’il existe des biens qui sont exclu de l’amortissement : le droit au bail, les terrains utilisés par l’entreprise ou les  immobilisations financières.

Nouvelles règles liées à l’amortissement pour 2020

Depuis le 1er janvier 2020 et avec la réforme de l’ISOC, des nouvelles règles d’amortissement sont imposées aux PME comme aux grandes sociétés. Cette nouvelle disposition impose ainsi aux sociétés de faire un amortissement au prorata temporis, c’est-à-dire que le calcul doit se baser sur le nombre de jours restant à courir entre la date d’acquisition et la date de clôture des comptes.

Pour les immobilisations dégressives, ils pourront continuer à l’être jusqu’à l’amortissement total du bien même durant cette année.

 

L’amortissement linéaire: modalités et avantages

L’amortissement linéaire est l’une des modalités d’immobilisation les plus utilisées du fait des avantages qu’il procure aux entreprises.

Les modalités de fonctionnement de l’amortissement linéaire

L’amortissement linéaire permet de répartir la perte de valeur d’un bien par annuité. Le taux de l amortissement est déterminé par rapport à la durée de vie du bien. Ainsi pour un amortissement de 5 ans, le taux d’amortissement est en moyenne de 20%. Le taux d’amortissement devra être exprimé en pourcentage et dont le calcul de base repose sur la formule 100/durée d’utilisation.

À noter que l’amortissement du premier et dernier exercice se fera en fonction de la date de mise en service ou d’utilisation, de même si le bien est acquis en cours d année, c’est-à-dire durant l’exercice comptable en cours.

L’amortissement linéaire étant le droit commun, il est obligatoire pour les biens d’occasion et les biens dont la durée de vie est inférieure à 3 ans.

Les avantages de l’amortissement linéaire

Le premier avantage de l’amortissement linéaire se situe au niveau de la constance de la dévaluation du bien. C’est une méthode qui permet d’améliorer les résultats de l’entreprise dès la première année. Il n’aura pas de mauvaise surprise durant la durée de l’amortissement, en particulier pour l’amortissement d’un immeuble qui peut-être de 30 ans.

Avec la méthode linéaire, il est possible d’amortir des biens dont la durée de vie est très courte, sans pour autant être inférieure à 3 ans.

Le taux d’amortissement de 20% s’applique à une large gamme de biens corporels et incorporels dont l’utilisation se fait pendant une longue période.

Le seul inconvénient majeur à signaler est que c’est une technique qui ne favorise pas les investissements. Il se limite à permettre aux entreprises de faire des économies.

 

La méthode d’amortissement dégressif : utilisation et atouts

L’amortissement dégressif présente plusieurs caractéristiques qui le distinguent de la méthode linéaire.

Utilisation et modalité de calcul du taux d’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif trouve son utilisation pour les matériels dont la valeur se dégrade rapidement, par exemple les matériels informatiques qui deviennent obsolètes dans une durée rapide. Mais seuls les équipements de bureaux et industriels neufs, dont l’utilisation n’est pas inférieure à 3 ans, peuvent bénéficier de cette méthode.

Le montant des annuités va ainsi diminuer au fil du temps. Il permet d’affecter les charges liées à l’achat d’un bien dès ses premières années d’utilisation.

Pour le calcul du taux d’amortissement dégressif, la base de calcul est celle du taux linéaire, mais le coefficient appliqué sur les plans d’amortissement va varier en fonction de la durée de l’immobilisation. Par exemple pour une durée de 3 ans, le coefficient sera de 1.25. Pour une durée supérieure ou égale à 7 ans, le coefficient sera de 2.25. En d’autres termes, l’amortissement va être calculé sur la valeur nette comptable, mais non pas en fonction de la valeur d’inscription au tableau des actifs.

Dans le cas où le rapport annuité et nombre d années reste à amortir, le comptable devra reprendre un amortissement linéaire jusqu’à la fin de l’exercice comptable.

Les atouts majeurs  de la méthode d’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif favorise les investissements, il permet d’amortir plus rapidement les biens. En effet, il permet de réduire le bénéfice imposable, une optimisation tolérée par l’État. Les grandes sociétés et les professions libérales ont donc tendance à privilégier l’amortissement dégressif.

L’ensemble de la dotation aux amortissements sera automatiquement déductible des impôts.

Vu la complexité des calculs, le recours aux prestations d’un expert-comptable est conseillé.

Les autres types d’amortissement

À côtés du mode d amortissement linéaire et dégressif, vous avez aussi comme option l’amortissement variable qui permet d’amortir le bien en fonction de l’unité d’œuvre consommé. La dotation aux amortissements d’une machine sera donc calculée en fonction du nombre de pièces fabriquées. Cette méthode d’amortissement n’est possible que pour les immobilisations permettant un prévisionnel. Le calcul se fera en fonction de la valeur brute du bien à l’achat.

Quant à l’amortissement exceptionnel ou accéléré, il est considéré comme étant un régime de faveur qui est accordée par l’administration fiscale à la demande d’une entreprise. Cette méthode concerne des investissements précis comme les nouvelles technologies ou matériels agricoles.

La déduction d’impôts est très élevée pour favoriser les investissements dans le pays. Pour s’assurer de la validité de l’amortissement exceptionnel, il est primordial de faire appel à des spécialistes en comptabilités.

 

Pour conclure, le régime des amortissements a été réparti de manière à répondre aux besoins des entreprises et des professions libérales. Ainsi, le choix du ou des types d’amortissement doit être fait en fonction des biens à amortir, du régime fiscal le plus profitable et surtout de la durée de l’amortissement.

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