Besoin en fond de roulement tout comprendre

Sur le besoin en fond de roulement (abrégé en BFR) repose une grande partie de l’autonomie des entreprises. En effet, ce besoin est une nécessité pour assurer la bonne santé de l’entreprise.

Mais qu’est-ce que la définition de ce besoin en fond de roulement ? Comment calculer un besoin en fond de roulement ? et comment l’articuler avec les premiers pas d’une entreprise ?

Dans cet article, LegalVision met à votre service son expertise juridique pour vous aider à tout comprendre sur ce sujet. Vous trouverez ci-dessous un résumé des points essentiels à retenir :

Qu’est-ce que le BFR ?
Comment calculer le BFR ?
Comment interpréter le BFR ?
Comment financer le BFR ?
Comment maîtriser le BFR ?

Qu’est-ce que le BFR ?

Le besoin en fond de roulement semble de prime abord intuitif puisqu’il renvoie explicitement à la notion de fond de roulement, et désigne le besoin de financement d’une entreprise, à court terme, afin de couvrir les décalages de trésoreries pendant un cycle d’exploitation. En ce sens, l’entreprise est en même temps débitrice de ses fournisseurs et créancière de ses clients, sans avoir une maîtrise parfaite de ses stocks. L’équilibre entre ces trois aspects défini le besoin de fond de roulement.

Le besoin de fond de roulement correspond donc à la somme que l’entreprise doit pouvoir couvrir pour gérer les flux de trésorerie, dans le but de commencer ou continuer sa production en attendant le payement de ses clients.

Le besoin en fond de roulement est très utile puisqu’il permet de calculer la somme nécessaire afin de financer un cycle d’exploitation. Ce calcul peut s’effectuer en jour de chiffre d’affaire.

NB : Si une entreprise est payée par ses clients avant de payer ses fournisseurs tout en maîtrisant ses stocks, le besoin en fond de roulement sera inférieur à 0. On parle alors de ressources en fond de roulement.

Comment calculer le BFR ?

Formules du besoin de fond de roulement

Afin de conserver la stabilité et la santé économique d’une entreprise il est important de calculer le besoin en fond de roulement. La formule générale et simplifiée du besoin en fond de roulement est la suivante :

BFR = EMPLOIS D’EXPLOITATION – RESSOURCES D’EXPLOITATION

Si on veut être plus précis avec cette formule de calcul du BFR, on peut écrire :

BFR = CRÉANCES + STOCKS – DETTES

Notons que la dette évoquée ici est par essence non-financière. Plus prosaïquement, il est d’usage de calculer le BFR en fonction du chiffre d’affaire journalier, dès lors on se base sur la formule du besoin en fond de roulement :

BFR (en CA journalier) = (BFR/chiffre d’affaire annuel) x 365,25

Le besoin en fond de roulement se différencie du fond de roulement dont la formule est :

FOND DE ROULEMENT = BFR + TRÉSORERIE

Ainsi un BFR mal défini poussera l’entreprise à puiser dans sa trésorerie pour assurer la pérennité de son fond de roulement. Si la trésorerie n’a pas la capacité d’absorber la différence entre BFR et fond de roulement, l’entreprise peut se retrouver en cessation de paiement. Une situation qui peut toucher des entreprises en difficultés comme des entreprises en forte croissance qui auraient mal diagnostiquées leurs besoins de financement. On constate ici l’aspect central du besoin en fond de roulement sur lequel repose une grande partie de l’aspect financier d’une entreprise, puisqu’il renvoie tant à la prévision qu’au besoin de financement.

Les ratios liés au besoin de fond de roulement

Certains autres ratios très utiles sont liés avec le BFR et peuvent influencer ce dernier. On en recense trois principaux qui nous intéressent ici :

  • Le délai de payement fournisseur : qui renvoie aux délais de payement en nombre de jour accordés par les fournisseurs à l’entreprise.
  • Le délai de règlement des clients : qui renvoie au nombre de jour qu’un client met pour payer l’entreprise.
  • Et le délai de rotation des stocks : qui renvoie au délai pendant lequel un article est en stock.

Il convient ici de préciser que nous retrouvons les trois termes de la formule du BFR, où le délai de payement est les CRÉANCES, le délai de règlement les DETTES et le délai de rotation des stocks les STOCKS.

Enfin, à titre subsidiaire, précisons que les délais de payement et de règlement sont généralement compris entre 30 et 90 jours, libre donc à l’entreprise de fixer ses propres règles avec ses clients et ses fournisseurs afin d’optimiser son BFR.

Comment interpréter le BFR ?

Besoin en fond de roulement négatif

Nous l’avons évoqué sommairement précédemment un BFR inférieur à 0 est évidemment souhaitable pour une entreprise. Un besoin en fond de roulement négatif a pour signification que le BFR < 0. Dans cette situation les emplois sont inférieurs aux ressources, et l’entreprise est en bonne santé financière. Elle n’a pas besoin de financer de décalage pendant son cycle d’exploitation et est en excédent financier.

Besoin en fond de roulement nul

Cependant la tâche est complexe pour arriver à l’équilibre. Un besoin de fond de roulement nul (BFR=0) signifie que les emplois sont égaux aux ressources. Cependant un BFR à l’équilibre peut toujours être optimisé.

Besoin en fond de roulement positif

Mais la grande majorité des entreprises ont un fond de roulement positif. Les dettes clients ne permettent pas, sur le temps court, de couvrir les créances de l’entreprise et la gestion des stocks. Dès lors plusieurs possibilités s’offrent à elle pour financer son cycle d’exploitation, par exemple recourir à l’escompte ou au découvert bancaire.

Variation du besoin en fond de roulement

Il va de soi que le BFR d’une entreprise qui se crée et une entreprise déjà établie ne sera pas le même. De ce fait, on considère le BFR au lancement de l’activité (année 0) et le BFR à la fin des autres années. Ainsi le BFR à l’année 0 tiendra compte uniquement des stocks initiaux, des dépenses d’exploitation payables d’avance et subsidiairement du crédit de TVA.

Par la suite le BFR pourra varier et sera calculé par rapport au bilan, d’où l’importance d’avoir un buisness plan structuré. Dans le cas contraire une entreprise sera en difficulté financière à chaque cycle d’exploitation.

Comment financer le BFR ?

Si le BFR est positif, la question de son financement devient centrale, il existe dès lors de nombreux leviers que peut utiliser une entreprise. Un droit de créance crée de fait une obligation entre un débiteur et un créancier, qui peut se transmettre à titre onéreux, le transport de créance peut donc être un des leviers.

La mobilisation de créance

  • L’escompte consiste en une opération par laquelle le titulaire d’une créance à court terme (en l’occurrence l’entreprise) remet le titre en pleine propriété à son banquier qui, en contrepartie, lui verse immédiatement le montant de la créance moins la rémunération du banquier. Ce type de financement à court terme est assez intéressant puisqu’il est plutôt facile à mettre en oeuvre. Cependant en cas d’impayé c’est l’entreprise qui gère et assume les risques de défaut des clients.
  • L’affacturage est une opération de crédit par laquelle un établissement de crédit, appelé « affactureur », règle, moyennant rémunération, les créances commerciales de l’un de ses adhérents (entreprise). L’affactureur devient alors titulaire de la créance par subrogation. Dans ce cas de figure l’établissement bancaire prend le risque de défaut de paiement. Cependant, un contrat en affacturage coûte plus cher à l’entreprise, entre 7% et 15% de la valeur totale de la créance.
  • Enfin la cession Dailly ou cession de créance professionnelle est une opération qui consiste pour un créancier (« le cédant », l’entreprise ici) à céder selon des formes simples (bordereau à remplir dit bordereau Dailly) ses créances professionnelles ainsi que les garanties et sûretés qui en sont les accessoires à une personne appelée « cessionnaire », obligatoirement un établissement de crédit. Ce mode de cession de créance, crée en 1981, est très rapide et privilégié par de nombreuses entreprises.

Les autres moyens de financement à court et moyen terme

  • Le compte courant associé qui permet à un associé de verser une somme à la trésorerie d’une entreprise afin de financer le BFR
  • Le crédit professionnel qui peut servir à combler un besoin en trésorerie
  • Le découvert bancaire
  • Le crédit de campagne uniquement pour les entreprises saisonnières
  • Le crédit inter-entreprises soit la somme des crédits entre les entreprises, tels que, par exemple, les crédits clients (pour faciliter le règlement) ou les crédits fournisseurs (pour faciliter le paiement).
  • Le private equity est une opération par laquelle un investisseur achète des titres d’une société. Ce type d’investissement est utile pour les sociétés non cotées en Bourse. Notons que ces investissements proviennent majoritairement d’investisseurs institutionnels et d’investisseurs agréés.
  • Le crowdlending est une opération proche du crowdfounding qui permet à des investisseurs de prêter directement aux PME.

On peut constater ici la pluralité des possibilités. Ainsi le monopole bancaire vacille, et d’autres moyens existent aujourd’hui pour financer un BFR positif.

NB : pour les créateurs ou repreneurs d’entreprises il convient de souligner que la « Garantie Création » de BPI France permet de financer le BFR ou le découvert bancaire.

Comment maîtriser le BFR ?

On l’aura compris le BFR est primordial pour toutes les entreprises. Il faut donc, à défaut d’en avoir une maîtrise parfaite, être en mesure de l’analyser et de le prévoir au mieux. Si un BFR positif n’est pas forcément signe de mauvaise gestion, il faut néanmoins préciser que ce dernier doit être rationaliser et optimiser au maximum.

Des conseils généraux peuvent être donnés. Cependant il est évident qu’ils ne pourront remplacer une approche au cas par cas des différentes situations. Ainsi la diminution des stocks peut être un levier intéressant, même s’il conduit nécessairement à travailler en flux tendu. De même, une renégociation des délais de règlement et de paiement envers fournisseurs et clients peut permettre d’optimiser le BFR.

Une bonne maîtrise du BFR conduit nécessairement à une diminution des besoins de financement. La bonne santé structurelle et financière de l’entreprise est donc corrélée à la capacité de l’entreprise à optimiser son besoin en fond de roulement, en produisant des bilans clairs et un buisness plan construit.

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