Le PEA Jeune, dernier né de la loi Pacte

Concilier, ou réconcilier, les jeunes adultes avec la gestion d’un portefeuille d’actions, c’est l’objectif du dernier dispositif d’épargne mis en place par le gouvernement : le Plan d’Épargne en Actions (PEA) Jeune. Ouvert aux jeunes de 18 à 25 ans, ce nouveau plan s’inscrit dans une volonté gouvernementale d’orienter l’épargne des particuliers vers les valeurs mobilières, et de délaisser un peu le bon vieux Livret A. Si tout va bien, le PEA Jeune devrait être opérationnel dès cet été. Petites précisions sur le dernier-né de la loi PACTE.

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Sommaire :

Les jeunes adultes, mal aimés de l’epargne ?
Le PEA Jeune, un outil pédagogique ?
Comment se présente le PEA Jeune ?

Les jeunes adultes, mal aimés de l’épargne ?

Entre 18 ans et 30 ans, rares sont les jeunes adultes qui privilégient les placements financiers aux plaisirs de la vie et de l’indépendance : voyages, sorties, découvertes, dépenses, etc. Pourtant, si l’entrée dans l’âge adulte rime avec loisirs et liberté, il est aussi synonyme de premiers impôts, recherche de logements (et donc taxe d’habitation), prêts immobiliers, etc. D’où l’intérêt d’épargner une partie de ses premiers revenus

Pour placer leur argent, le Livret A est un réflexe bien ancré dans les habitudes des jeunes épargnants. Certes, mais avec un taux gelé à 0,75% depuis 2013 (sur décisions des pouvoirs publics), la rémunération est loin d’être prometteuse. Restent le Livret Jeune, mais il est clôturé dès 25 ans, le Livret d’Épargne Populaire, mais soumis à condition de revenus… Quant au Plan Epargne Logement (PEL), il subit une double fiscalité (impôt sur le revenu et prélèvements sociaux) en plus d’une sévère baisse de taux (de 2,50% sur les “vieux PEL”, on est passé à 1%) depuis le passage à la flat-tax en 2018.

Jusque-là, aucun des dispositifs d’épargne disponibles dans les banques ne permet aux jeunes d’apprendre à se familiariser avec le fonctionnement des marchés financiers. Exception faite du compte-titre, mais ce dispositif, peu répandu, représente une charge fiscale pour les parents, qui lui préfèrent le Livret A, entièrement défiscalisé.  

Le PEA Jeune, un “outil pédagogique”

“Inculquer une culture financière et favoriser l’investissement productif”, c’est ainsi que les promoteurs du PEA Jeune définissent le PEA Jeune. Pour rappel, le Plan Épargne en Actions consiste en un portefeuille d’actions d’entreprises européennes, qui ouvre droit, pour son titulaire, à des avantages fiscaux. On distingue le PEA classique (bancaire ou assurance) du PEA-PME. Le fonctionnement est simple : le titulaire du plan effectue des versements qui viennent alimenter un compte-espèces, lequel sert ensuite à acheter des titres (actions, parts de SICAV, d’OPCVM, obligations, etc.), qui sont alors inscrits sur un compte-titres.

Comment se présente le PEA Jeune ?

Ouvert aux 18-25 ans, le PEA Jeune s’adresse à deux catégories d’épargnants : 

  • les enfants majeurs rattachés au foyer fiscal de leurs parents ;
  • les mineurs émancipés. 

Lors de la consultation publique préalable au projet de loi Pacte, il était question d’ouvrir le PEA Jeune à tous les mineurs, émancipés ou non. La proposition a été écartée. Mais l’ouverture du plan aux enfants majeurs “à charge” de leurs parents supprime la principale contrainte du plan, à savoir qu’il faut être contribuable pour en bénéficier. Les partisans de la loi PACTE insistent sur l’aspect à la fois pédagogique et incitatif du plan. “L’objectif”, selon eux, “n’est pas de créer une nouvelle niche fiscale pour les parents, mais d’inciter à la mobilité des capitaux et à l’investissement productif, dans la mesure où il impose une démarche de long terme à l’investisseur. Il a donc autant une vertu tant éducative que patrimoniale”. 

L’Assemblée Nationale a adopté le projet en première lecture du projet de loi « Croissance et transformation des entreprises », avec un plafond de versement limité à 20 000 € pour le PEA jeunes (contre 150 000 euros pour le PEA classique). Sur le plan fiscal, le PEA Jeune reprendra les mêmes avantages que son grand frère le PEA :

  • Aucune imposition tant que l’épargne reste bloquée (seuls les retraits débloquent l’imposition) ;
  • Pour tout retrait, seuls les gains sont taxés ;
  • Le taux d’imposition décroit avec la durée de détention du plan :
    • 17,2% pour tout retrait effectué sur un PEA ouvert depuis plus de 5 ans ;
    •  36.2% entre 2 et 5 ans ;
    • 39.7% avant 2 ans.

En d’autres termes, moins vous touchez à votre épargne, moins vous serez imposé(e) dessus. L’idée étant de transformer le PEA Jeune en PEA classique au terme de l’année des 25 ans du titulaire.

4 commentaires

  1. Bonjour,

    je fais suite à l’article du 13 juillet 2019 relatif au PEA jeune crée par la Loi Pacte. Sauf erreur, la loi de finances pour 2019 soumet les plus-values réalisées avant la 5ème année en cas de rachat ou retrait anticipé au prélèvement forfaitaire unique au taux de 12.8% et prélèvements sociaux sont applicables (ou option barème de l’IR) et non 22.5% et 19% qui sont les taux qui s’appliquaient auparavant. Le prélèvement forfaitaire unique s’applique depuis le 1er janvier 2019.

    1. Bonjour,
      Effectivement les plus-values réalisées au cours des 5 premières années sont soumises au prélèvement forfaitaire aux taux de 12,8 % auquel il faut rajouter le taux de prélèvements sociaux applicables au moment où les gains ont été réalisés (17,2 % depuis janvier 2018). Cette mesure, s’applique aux retraits réalisés à compter du 1er janvier 2019.
      Bien cordialement,

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