Étude de faisabilité : tous les conseils d’experts

Le pilotage d’un projet, notamment celui de la création de société, nécessite méthodologie et rigueur afin d’assurer sa viabilité et sa réussite. Ainsi, des démarches préalables s’imposent avant de se lancer. Parmi les volets à considérer, l’étude de faisabilité est un incontournable. L’étude de faisabilité consiste à analyser en amont et en aval tous les aspects du projet. Il s’agit notamment des risques et des contraintes inhérentes pour déterminer si le projet est réalisable. Sur ce, une question mérite d’être soulevée : comment faire une étude de faisabilité de projet ? LegalVision vous explique les points essentiels à connaître.

Sommaire :

Les prérequis d’une étude de faisabilité
Les étapes incontournables pour la réalisation d’une étude de faisabilité

Les prérequis d’une étude de faisabilité

De manière générale, l’étude de faisabilité est définie comme étant une procédure d’évaluation préalable d’une opération afin de garantir son efficacité et son exécution. Autrement, elle consiste à vérifier si l’idée de conception d’un projet est réellement une opportunité exploitable. Elle s’impose toujours en amont d’un projet de création d’entreprise. Considérée comme un guide méthodologique, elle s’adresse à tous les entrepreneurs, gestionnaires et initiateurs de projets. Qu’il s’agisse d’un projet agricole, informatique, d’une création d’entreprise ou d’autres types de projets d’investissement. Aussi, il est important de souligner qu’une étude de faisabilité se distingue de l’étude de marché et de l’étude de rentabilité. Ces dernières se cantonnent à déterminer la rentabilité du projet d’affaires et les revenus exploitables dans les 3 années à venir. Afin de mener brillamment une étude de faisabilité, certains points doivent bien être pris en compte.

Prise en compte des coûts de prestation

Une étude de faisabilité est réalisée en principe par un bureau d’études. Il sera en charge de la collecte des données, du calcul des besoins et de la proposition d’amélioration. En outre, il doit élaborer la description détaillée du projet avec la validation des recommandations les plus pertinentes. Cependant, le bureau d’études ne doit pas travailler seul. En effet, il doit impliquer tous les acteurs décisionnaires dans le processus pour un résultat fiable. À l’issue de l’analyse, le bureau d’études doit pouvoir estimer les freins, les leviers du projet et être en mesure de proposer des recommandations stratégiques.

Toutefois, cette mission n’est pas fournie à titre gratuit. La prestation fait l’objet d’un tarif forfaitaire, selon la diversité des missions confiées. En général, le coût de l’étude de faisabilité est entre 5000 à 8000 euros. Elle a environ le même coût qu’une étude de marché. De jeunes prestataires peuvent cependant proposer des prestations plus attrayantes. Néanmoins, il importe de bien choisir son prestataire pour une analyse bien approfondie de son projet.

Le choix du moment idéal

Occupant une place très importante dans la réalisation d’un projet, une étude de faisabilité mérite d’être examinée sous toutes les coutures. De ce fait, une question doit toujours être soulevée. Quand réaliser une étude de faisabilité ? En principe, le lancement doit intervenir :

  • après la définition d’un projet à entreprendre,
  • ou bien après la définition des objectifs du projet,
  • ou encore, après les choix opérationnels primordiaux.

À défaut, l’étude de faisabilité sera superflue.

Cette étude est en effet destinée à révéler le potentiel de succès d’un projet. Bien évidemment, après l’étude de faisabilité interviennent l’étude de marché avec le business plan, et l’étude de rentabilité. Aussi, il faut noter qu’il ne devrait pas y avoir un grand décalage entre la réalisation de ces 3 procédures. En effet, elles sont subsidiaires. Aussi, de ces études dépendent la réussite d’un projet et sa viabilité à long terme.

La nécessité d’une étude de faisabilité

Réaliser une étude de faisabilité est une condition sine qua non pour mener un projet à terme et garantir sa viabilité. Elle s’impose en amont de la création d’un projet d’investissement, et vise des objectifs bien définis. Parmi ces objectifs figurent notamment :

  • la vérification de la pérennité du projet et de sa structure sur le long terme,
  • ensuite, l’analyse concurrentielle du marché qui permet d’identifier les forces et les faiblesses du projet,
  • puis, l’anticipation de toutes les menaces pouvant peser sur le marché.

Par ailleurs, sont aussi intégrés dans les objectifs d’une étude de faisabilité, l’analyse des moyens financiers avec le coût de l’étude du marché, le coût de l’investissement, et les rentrées de trésorerie pouvant être obtenues. En outre, il faut intégrer le calcul de tous les moyens nécessaires pour engager le lancement du projet. Enfin, cela comprend également les recommandations ou propositions de gestion à long terme.

Les objectifs d’une étude de faisabilité

En général, l’analyse de faisabilité permet de dégager les forces, les opportunités, les faiblesses et menaces du projet. Une fois ces points identifiés, elle propose des solutions et aide à consolider les fondements du projet. Par conséquent, il s’agit d’une démarche préliminaire importante avant de lancer un projet. D’elle dépend réellement la décision finale d’investir.

Les étapes incontournables pour la réalisation d’une étude de faisabilité

La réalisation d’une étude de faisabilité doit respecter certaines procédures bien définies. En effet, elle ne se cantonne pas à une simple étude de marché ou de rentabilité.  Elle engage diverses étapes, dont une étude technique du projet, une étude financière, et une étude juridique. Ainsi, différentes informations concernant l’environnement interne et externe du projet doivent être collectées pour une analyse bien approfondie. Voici ainsi les différents points d’une fiche de faisabilité qu’il faut connaître :

Étude juridique

Dans un premier temps, mener une étude de faisabilité nécessite une étude juridique du projet. Ceci en intégrant dans le dossier d’étude une présentation générale du projet. Ce faisant, il faut a priori évoquer la forme juridique du projet avec le comparatif des différents statuts juridiques, la détermination des activités à faire, le capital social et le siège social. Particulièrement lorsqu’il s’agit d’un projet de création d’entreprise. Outre la détermination exacte de l’objet de l’investissement, les objectifs visés et la qualité de tous les associés. Une fois ces différents points bien identifiés, le bureau chargé de l’étude dispose des éléments clés pour mieux approfondir le projet à lancer. Mais, il peut aussi apporter quelques propositions à l’initiateur du projet. Surtout si certains éléments du projet portent atteinte à la réglementation en vigueur. Cela permet d’éviter les obstacles de procédure et les différentes sanctions.

Étude économique

Après la phase de l’étude juridique du projet intervient l’évaluation économique. Cette phase se base sur l’étude du marché. Sont donc inclus les points suivants :

  • L’élaboration du business plan,
  • L’étude de la taille du marché en volume et en valeur,
  • Le taux de croissance annuel du marché, les cycles de vie du marché, l’étude de la concurrence,
  • L’analyse du choix de production (en tenant compte de l’évolution de l’offre et de la demande).

D’un autre côté, l’étude économique doit aussi s’étendre à une analyse plus creusée. Ceci, en tenant compte de la situation économique du pays d’accueil du projet. En ce sens, elle doit prendre en considération tous les agrégats économiques (le niveau d’inflation, le taux de chômage, le niveau de la dette publique, la situation budgétaire du pays d’accueil). Mais, elle doit surtout tenir compte du tableau de la balance des paiements afin de retracer le taux de l’importation et de l’exportation.

Étude technique

Le processus d’une étude de faisabilité requiert aussi une phase technique. Elle doit impérativement figurer dans le dossier d’étude. L’étude technique permet d’identifier tous les moyens exigés pour la mise en œuvre effective du projet. Il s’agit notamment des moyens humains et matériels. Ainsi, quelques points seront mis en évidence :

  • La consultation des fournisseurs : pour savoir si les moyens technologiques et les équipements nécessaires au projet sont bel et bien disponibles sur le marché.
  • La détermination de la capacité de production et les nombres en qualité et en quantité de matériel et de moyens humains nécessaires.
  • La localisation géographique du projet : pour savoir les coûts du terrain par exemple pour un projet agricole ou la disponibilité de la main d’œuvre sur le lieu.
  • Les approvisionnements, stocks, réserves et provisions pour éviter la rupture.

Après cette étude technique sera dégagé le coût total de l’investissement et les financements nécessaires à sa réalisation. Le bureau d’études pourrait déjà à ce stade proposer d’autres sources de financement pour la réalisation du projet d’entreprise. Ceci à côté de l’apport personnel de l’initiateur du projet.

Étude financière

L’étude financière consiste à déterminer la rentabilité attendue d’un projet, plus précisément la rentabilité d’une entreprise. Donc, il s’agit ici de mieux prévoir la vie future de l’entreprise en appliquant le principe de la certitude. Afin d’obtenir un chiffrage exact, le bureau chargé de l’étude de faisabilité calcule d’abord le taux de rentabilité moyen. Il le fait à partir de la durée de vie de l’investissement, du bénéfice comptable et l’investissement initial. À côté de cette méthode existent aussi différents modes de calculs algébriques permettant d’identifier le chiffre exact de la rentabilité du projet.

Pour terminer cette phase de l’étude de financière, il ne faut pas passer outre le stade de la budgétisation. Il consiste à calculer la somme du montant exigé pour la création de l’entreprise. Aussi, il permet de rechercher les moyens nécessaires pour couvrir ce montant. Il est important de noter que ce montant inclut l’ensemble des besoins et le coût des formalités juridiques.

Une fois les différentes phases terminées, il incombe à celui qui effectue l’étude de faisabilité de proposer les scénarios les plus pertinents qui permettent d’assurer la viabilité et la réussite du projet. Et enfin, de proposer les ajustements à adopter en cas de difficultés.

 

 

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